Éric Martineau : "Cette victoire doit être humble, modeste, et elle m’oblige"

Eric Martineau

Réélu sur la 3e circonscription de la Sarthe, Éric Martineau revient, à quelques jours de la première session de l’Assemblée nationale (jeudi 18 juillet), sur sa campagne éclair et livre sa vision de la situation politique inédite dans les colonnes de Ouest-France.

Vous êtes député depuis 2022. Comment avez-vous vécu la dissolution de l’Assemblée nationale ?

Ça a été un choc, nous n’étions pas au courant. On se doutait que cela arriverait, mais plutôt à la rentrée, au moment du projet de loi de finances, en raison de l’absence de majorité pour le faire passer.

Vous représenter était une évidence ?

J’avais envie de continuer car en deux ans, je n’ai pas eu le temps de faire tout ce que je voulais. Dès le lendemain, nous avons eu une réunion entre députés MoDem, et nous nous sommes posé la question de nous représenter ou non. Tout le monde n’est pas reparti.

François Bayrou nous a dit : « Il y a deux ans, vous avez été choisis pour soutenir le président de la République. Maintenant qu’il a dissous l’Assemblée nationale, vous êtes libres de faire ce que vous voulez. » Ça m’a motivé.

Comment s’est passée la campagne ?

Je l’ai vécu très intensément. J’ai communiqué sur les réseaux sociaux, donné des interviews dans les médias, tracté sur les marchés... J’ai aussi fait quelques cafés débat : je me posais dans un café et discutais avec les gens. J’ai beaucoup aimé, je pense le refaire. D’ailleurs, j’ai remarqué que mes résultats étaient meilleurs dans les communes où j’étais allé à la rencontre des habitants.

Pendant cette période, j’ai reçu de nombreuses marques de soutien. Je suis notamment très reconnaissant aux élus locaux, de droite comme de gauche, qui m’ont soutenu publiquement.

Mais j’ai aussi reçu beaucoup de menaces, d’insultes, par messages privés sur les réseaux sociaux. C’est violent.

Au premier tour, vous n’étiez pas favori…

Au vu des résultats des législatives de 2022 [Bruno Pinçon, le candidat du Rassemblement national, avait été plébiscité au premier tour], je ne m’attendais pas à arriver en tête au premier tour, mais plutôt deuxième et passer au second tour [ce qui a effectivement été le cas]. Il y a eu plus de 7 400 voix d’écart [avec Romain Lemoigne, le candidat du RN], c’était énorme.

Mais en regardant les reports de voix, je me suis dit que ça pouvait passer, même si ce n’était vraiment pas gagné.

Vous avez finalement été réélu avec 51,44 % des voix…

Des gens ont voté pour moi, mais aussi contre le RN, il ne faut pas l’oublier.

Cette victoire doit être humble, modeste, et elle m’oblige. À être davantage dans l’attention et l’écoute, à expliquer mes choix. J’aimerais rencontrer plus de citoyens qui ne pensent pas forcément comme moi, pour pouvoir échanger.

Je suis content de pouvoir reprendre mes dossiers laissés en suspens, sur le harcèlement scolaire au collège, les zones blanches en milieu rural, la réforme de la taxe d’ordures ménagères…

(...)

Alors que l’Assemblée est particulièrement morcelée, pensez-vous qu’il soit possible de travailler ?

Aujourd’hui, tout le monde a perdu, aucun groupe n’est majoritaire. De notre côté, nous passons de 50 députés MoDem à 35 [le chiffre définitif sera fixé jeudi].

La société française est complètement fracturée, il faut la réconcilier. Pour moi, il faut créer une alliance entre républicains de bonne volonté : sans l’extrême droite donc, et au cas par cas du côté de La France insoumise. Je pense qu’on peut faire avancer les choses de cette manière.

C’est notre position au MoDem : si on pense que la mesure est bonne, on ne regarde pas l’étiquette.

On y verra un peu plus clair dans les prochains jours, notamment avec l’élection du président de l’Assemblée nationale, jeudi 18. J’aimerais bien quelqu’un d’assez neutre. Pourquoi pas Jean-Paul Mattei [l’ancien président du groupe Démocrate, qui n’est pour l’heure pas candidat] : il est respecté, c’est un vrai centriste qui pourrait plaire à la gauche.

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